Hbcc loisirs / Sablons

Par une belle soirée bruineuse d’octobre, nous voilà prêts à prendre la route pour aller jouer notre 1^er match de la saison à Sablons, charmante petite bourgade située sur les bords du Rhône dans le département de l’Isère (bon, en fait c’était de nuit et on a vu que le gymnase, donc c’est uniquement pour imiter le style de Bernard que je me permets cette petite digression littéraire et touristique…).

Mais, si suite aux inscriptions nous partîmes 18, sans prompt renfort nous nous vîmes que 8 en arrivant à Sablons… Le lundi semble décidément un jour compliqué (lendemain de WE arrosé ??...) pour lever une armée…

Nous étions donc 8 joueurs (3 filles et 5 garçons… presque la parité…) prêts à en découdre avec cette équipe de Sablons réputée solide en défense et audacieuse en attaque et que notre chère traitresse amie Selma a décidé de rejoindre pour des raisons de rapprochement géographique et sentimental…

Quelle ne fût pas notre joie en arrivant quand nous découvrons que le buffet d’après match était déjà dressé et que trônaient, sur la grande table, plusieurs appareils à raclette ! Déjà en nous s’estompait la pression de la rencontre à l’idée de savourer, quel que soit le futur résultat de la rencontre,  la 1^ère raclette de la saison... Mais alors que je rejoignais notre vestiaire, un doute surgissait dans mon esprit sur les véritables motivations du changement de club de Selma : serait-ce l’appel du fromage fondu, coutume d’après-match de son nouveau club, qui l’aurait poussé à opter pour cet exil ?...

Une fois drapés de nos célèbres maillots couleur Milka et après un échauffement destiné à mettre en confiance notre gardien de fortune, Valentin, venu nous dépanner pour l’occasion, les hostilités pouvaient commencer :

Nos hôtes avaient opté pour 3 tiers temps de 20 min versus 2 mi-temps de 30 min, ce qui n’était pas pour nous déplaire ; vu le nombre de remplaçant, deux temps de repos n’étaient pas du luxe…

Nous fîmes réellement bonne figure lors du 1^er tiers temps : sous la houlette de Leto, chacun tentait de s’arracher pour dégainer des tirs hautement compliqués tant la défense était musclée et cadenassée (défense 0-6 !!...), et tout le monde restait attentif en défense face à une attaque à la circulation de balle assez rapide et qui par 2 fois lança victorieusement une Selma qui ne semblait avoir perdu ni de sa tonicité ni de son bras puissant.

Un 8 à 6 à la 1^ère coupure (pour eux) nous laissait pouvoir espérer une potentielle victoire improbable. D’autant que Selma avait décidé, le temps d’un soir, de faire sécession en rejoignant pour la suite du match notre courte mais vaillante équipe. Et déjà nous ricanions et crânions à l’idée du nombre de buts à 2 points que notre ancienne collègue allait enfiler à ses nouveaux partenaires !

Mais c’était, malheureusement pour nous, sans compter sur le fait que, naguère flamboyante, notre Selma nationale avait repris outrageusement la cigarette et semblait avoir attaqué depuis longtemps la saison de la raclette… la faible efficacité de ce transfuge dût donc être compensée par la témérité et l’acharnement de nos nouvelles recrues, et novices pour une bonne partie d’entre-elles.

Quelques jolis débordements de Johan et de sublimes prises d’intervalles depuis l’aile ponctuées de tirs lobés (à faire pâlir Laurent…) de la part de Maxime, nous permirent de ne pas sortir bredouille de ce 2^ème tiers temps : 15-9 (toujours pour eux) à la deuxième volée de citrons.

La dernière mouture fût quelque peu compliquée : un vilain petit étirement du mollet devait renvoyer sur le banc notre magicien Maxime jusqu’à la fin du match, tandis que l’absence de remplaçant finissait d’endolorir nos muscles et d’asphyxier nos poumons, ce qui se traduisit par des replis défensifs un peu plus tardifs, des combinaisons d’attaque un plus hasardeuse et un certain manque d’inspiration, à l’image des passes aveugles et vouées à l’échec de notre meneur Leto (sans rancune mon cher Leto…)

Mais qu’importe, nos joueuses, alors 4 sur le terrain, tentaient le tout pour le tout, puisque Claire, après une prise d’intervalle digne d’un cas d’Ecole Nationale de Hand, échouait malheureusement au tir. Milou, elle, s’évertuait, face à une défense exclusivement masculine et dépourvue de toute gentlemanie, à mitrailler en vain des 9 mètres. Enfin, Tiffany se vit offrir le privilège de tirer l’unique pénalty de la rencontre. L’efficacité de son bras, pourtant ô combien inexpérimenté, fût telle que le gardien, médusé, ne bougea pas d’un poil. A tel point que l’auteure de ce tir, alors en rage, crût jusqu’en fin de soirée que cet exploit était en fait le résultat d’un égard ridiculement chevaleresque de la part du tôlier de Sablons. Son agacement fortement perceptible a conduit d’ailleurs le gardien à s’éclipser dès la fin du match, lui évitant ainsi de se confronter au courroux de Tiffany prête à se livrer à quelques voies de fait à l’aide des poêlons brulants… mais la part de raclette du gardien n’a pas été perdue puisque Claire, dans un moment de profonde remise en question sur sa valeur ajoutée dans l’équipe, tentait de noyer sa mélancolie dans cette additionnelle et providentielle portion de fromage fondue…

Score final : 28 – 17. La présence de quelques joueurs expérimentés nous a fait défaut, et nous étions bien orphelins des lobes de Laurent, des tirs en suspension double carpés de Ju, du bras catapulte de Cédric et des trajectoires aussi percutantes que son humour de JB…

Mais les agapes de fin de match furent à l’image de la convivialité et la bonne humeur de nos hôtes. Nous saurons nous en souvenir !

Quel bilan retenir de cette rencontre ? :

1. Sur proposition très inspirée de Yo, nous avons un nouveau cri de guerre « franglish speaking »…
2. Travailler encore et toujours la vitesse et la précision des passes, la prise d’intervalle, les changements de rythme et de trajectoire…
3. Ne pas s’assoir en face de Leto au repas, sauf si on veut juste manger et ne pas en placer une, ou commencer à s’abandonner aux bras de morphée à l’écoute de ses anecdotes (toujours sans rancune Leto…)…
4. Persuader, à juste titre, que Claire est un maillon important de notre dispositif de jeu… Je compte sur vous pour tous lui faire savoir par retour de mail…
5. Tenter de convaincre Antho de continuer l’aventure… idem, je compte sur vous pour tous lui faire savoir par retour de mail…
6. Enfin, et c’est le plus important, que nous avons là un joli collectif convivial, avec un potentiel technique et sportif bien prometteur pour la saison !

Gildas Delaballe, coach